"Princesse, Pop-Star et Girl Power"

Le samedi 4 octobre 2014 à 22h35 Arte proposait au public français l’un des meilleurs reportages qu’il m’est été donné de voir. Durant les 50 dernières années, les femmes ont gagné en liberté, en indépendance et en équité, mais à chaque les grandes marques se sont emparées des évolutions féminines pour lancer de grands coups marketing. « Princesse, pop star et girl power » explique de façon très complète la manière dont les femmes modernes grandissent dans ce monde stéréotypé. Tout au long du documentaire on assiste aux trois phases de la vie d’une fille. Chaque étape est détaillée et expliquée présentant les codes de socialisation mis en jeux.

La première partie du documentaire présente le début de la vie d’une femme, quand elle n’est encore qu’une petite fille. A cet âge-là elle semble obnubilée par le monde des princesses. Le rose, les robes et les princes charmants semblent être devenus les nouvelles normes des 3/7 ans. Oubliant totalement les besoins du développement de l’enfant qui exige une certaine liberté de choix dans les activités effectuées, les diktats de la société imposent de nouvelles valeurs. Quand les petits garçons profitent d’un monde à possibilités infinies (comme par exemple la découverte de l’univers avec StarWars), les petites filles se voient réduites au rôle de femme au foyer attendant éternellement un prince à entretenir. Leurs parents, leur amies mais aussi la société les contraignent à rentrer dans le moule de la princesse parfaite et ainsi devenir de petites filles « normales ». Chaque année une nouvelle princesse, à chaque génération ses nouvelles héroïnes et à chaque fois une nouvelle opportunité de faire des profits, Disney tel un monstre écrase tout sur son passage quitte à laisser de côté des petites filles désemparées perdues dans ce monde de poupées. Derrière cette industrie qui brasse chaque année des milliards de dollars le géant américain Disney n'a pour but de satisfaire les petites filles et cherche à tout prix à faire grimper son chiffre d’affaire.

Mais quand les jeunes filles atteignent l’âge de 8 à 18 ans, les anciennes princesses, tentent de se rebeller contre l’obsession de cette société qui fait déjà peser sur leurs épaules le poids de la féminité. Les jeunes filles passent donc dans la phase « pop star ». Bien plus réelle et accessible ce sont désormais les grandes chanteuses américaine qui les font rêver. A l’image de Miley Cyrus, Demi Lovato ou encore Selena Gomez, ces jeunes femmes, elles-mêmes à peine sorties de l’adolescence deviennent de nouvelles idoles élevées au rôle de héroïne. Elles indiquent la marche à suivre. Mais là encore on remarque que le géant Disney à trouver une parade pour gagner toujours plus d’argent. Quand les petites filles se désintéressent de leurs princesses, elles trouvent un nouveau paradis sur « Disney Channel ». Bien plus qu’une chaîne de télévision, il s’agit là d’un mode de vie préconçu vendu aux filles en manquent d’exemples. A l’image de Violetta, la nouvelle pop star de Disney qui fait fureur. Disney vend aux petites filles encore et toujours la même histoire : une jeune fille normale qui devient une pop star. Mais derrière tout cela encore et toujours le même objectif : vendre le plus possible en gardant les filles dans le cercle infernal de Disney.

On suppose qu’une fois adulte les filles ne sont plus soumises à l’autorité du groupe Disney… mais là encore la firme américaine ne s’est pas si facilement laissé évincer. Des programmes réducteur tel que « Le Bachelor » (diffusé aux US sur ABC et en France sur NT1) appartiennent en fait, eux aussi à Disney. Ces programmes rabaissent les femmes et anéantissent les longues années de girl-power pour tenter de sortir des clichés.

La marque Disney règne donc sur tout un empire de la femme. Du début à la fin de la vie des filles, elle impose les clichés repris ensuite par la société. Alors la question se pose encore, les femmes sont-elles réellement libres où sont-elles maintenues dans une barrière invisible créer par la communauté ? ■E.E #PPSGP